1984 – 1998

Jardins/Territoires – 1984/1986

Rendre visible l’intensité de l’impression, une sorte de volubilité.
Je travaille sur et avec la couleur, c’est ce sur quoi je m’appuie.
Poser la couleur sur le plan du tableau, trouver les gestes, la matière, les rapports de couleurs définissant la composition, la place des éléments, instant qui retient attention et mémoire.
Saisir les moments du plaisir de voir, parfois éphémères, je les retrouve dans le creux d’un jardin. La fraîcheur de l’air, les odeurs chaudes, les sons: couleurs et matières ont pour statut de restituer les sensations en l’absence de toute représentation.

Angles – 1986/1990

Période où la construction devient nécessaire pour élaborer une autre relation avec la couleur, trouver un autre espace. Le dispositif des surfaces colorées évoque un déplacement. Je cherche le positionnement des surfaces dans le plan du tableau avec l’idée de trouver un équilibre entre dynamisme et maintient d’un centre.
Les longs coups de pinceaux souples et nerveux se transforment en courtes touches courbes.
La matière végétale devient textile.

Crépuscules – 1990/1996

Théâtre d’ombres, loin.
Le temps est retenu dans la trame des points qui se superposent, occultant la lumière.
Un sentiment d’étouffement mais pas seulement, c’est une période de réflexion intense sur le sens du geste et des choses. L’utilisation des points colorés est nécessaire pour trouver les nuances qui restituent les sensations.
Je commence à peindre beaucoup de petits formats, je dessine en noir et blanc.
L’intime répond aux larges gestes de la période des jardins.
C’est le paradoxe de cette période: dans un espace improbable un objet incertain. Est-ce l’inaccessibilité de soi-même? Un rêve?